Exporter la Bio française
Si vous lisez ces lignes, c’est que le développement rapide de vos exportations est un de vos objectifs prioritaires.
Et vous avez raison, le potentiel de croissance est bien là.
Alors que 6,5% de notre consommation alimentaire est issue de la bio, celle-ci ne représente que 1,33% [1] de nos agro-exportations.
La France légitime à l’international ;… non auto-suffisante
C’est vrai, la France se classe au 5ème rang mondial des pays exportateurs de Bio, principalement à destination des pays de l’UE.
Et avec des ventes en croissance de 90 % entre 2014 et 2019.
Pourtant, seulement 67 % des produits bio consommés en France 4 y sont produits, le reste étant importé (18 % de l’UE, 15 % de pays tiers).
[1] 826M€ exportés en bio (2019) sur un total d’exportations agroalimentaires de 62Md€. Source : MOCI
Un savoir-faire d’exception ;… à la compétitivité bridée
Le décrochage en productivité des PME & ETI des IAA françaises est multi-causal :
- Notre culture gastronomique : L’« exception française » se traduit souvent par une sur-qualité. Un atout en terme de différenciation qualitative mais un handicap en terme de prix;
- L’acharnement bureaucratique domestique : Il surenchérit sur les normes environnementales et sanitaires de l’UE;
- Les majors de la distribution : Ils abusent de la fragilité et de la petite taille de nos PME au lieu de les aider à grandir pour mieux les servir;
- Les taxes à la production : Elles sont plus élevées que chez nos concurrents européens (3,2 % du PIB en 2017, le double du reste de l’UE).
Avec pour conséquences une faiblesse des taux de marge ainsi que des initiatives et investissements en innovation.
Libérer la compétitivité de nos PME de la bio
Pourtant, les solutions existent, et très largement appliquées chez nos voisins notamment allemands et italiens.
Lesquelles? Elles consistent à réarmer nos PME à hauteur de leurs concurrents européens, à savoir :
- Mutualiser des fonctions support techniques non stratégiques : les achats de matières sèches, l’informatique, la logistique, les certifications, la création graphique,… ;
- Peser sur le législateur afin qu’il pulvérise notre carcan bureaucratique et aligne les charges de production au niveau de la moyenne de l’UE ;
- S’affranchir du poids des structures parasites et multiplier son agilité par :
- des collectifs informels et éphémères d’entreprises ;
- le partage de l’intelligence commerciale.
Objectifs :
- Rééquilibrer les rapports de force avec les majors de la distribution française et les administrations ;
- Avancer grouper lors des prospections et promotions à l’export.
La Bio est l’avenir des IAA françaises à l’export ; oui nos PME sont des gemmes qui ne demandent qu’à être polies. Libérez-les, elles exploseront.
Logiquement, le CA export de la Bio devrait au moins être en ligne avec sa part de marché hexagonale ; soit 4Md€ ;… au lieu des 826M€ actuels.