Bilan de l’exportation de la Bio française en 2023
Les exportations de l’IAA[1] conventionnelle ont progressé de 10,9% au premier semestre 2023[2] et de 15,3% en 2022 (passant de 152,2 Md€ en 2021 à 175,6M).
Les ventes extérieures Bio stagnent à 1,05 Md€ (2022) contre 1,04 Md € en 2021 et 887 M€ en 2020; soit moins de 1% (6‰) des exportations alimentaires.
Elles sont de plus peu diversifiées reposant majoritairement sur le vin (54%, +2%), l’épicerie et boissons sans alcools (21%) les fruits et légumes (12%) et les produits de l’élevage (10%)[3].
Objectif
Ces ventes à l’étranger devraient a minima être supérieures aux importations (2,4Md€ en 2022) .
Et, pourquoi pas, être en ligne avec la part de marché française du Bio – autour de 6% – soit dix fois supérieure, autour de 10Md€.
Quelles sont les causes de ces résultats décevants ?
Les objections les plus fréquemment avancées par les acheteurs étrangers, et donc les freins à l’exportation sont :
- les prix trop élevés;
- le taux de services[7] approximatif et;
- le manque d’adaptabilité au client.
Quelles pourraient-être les mesures urgentes à prendre afin d’y remédier ?
Armer son prix [8] : La politique tarifaire export doit être agressive et non facteur de rattrapage. L’exportation est un facteur d’équilibre, d’excellence et de pérennité de l’entreprise ; en aucun cas un substitut de vache à lait domestique.
Prioriser le taux de service : L’administration des ventes export doit faire l’objet d’une attention particulière et non, comme trop souvent, traitée comme une activité subalterne.
Gagner sur l’adaptabilité : Aborder un marché extérieur conduit l’entreprise à formaliser plus nettement ses procédures organisationnelles.
Ce qui ne peut que conduire à améliorer très sensiblement ses performances générales sur son marché domestique.
La Bio Française ne manque pas d’atouts pour réussir à l’export. En premier lieu son aptitude naturelle au « bon goût » ; fruit d’une part de recettes courtes et saines – le clean label – et d’autre part, d’une innovation au service des qualités organoleptiques ; notamment des saveurs.
[1] Industrie Agro-Alimentaire
[2] Source : Fédération du Commerce et de la Distribution ; Note de conjoncture, Sept. 2023
[3] Source : Pleinchamp, 06/2023.
[4] Hors produits exotiques (source Agence bio)
[5] Source : Pleinchamp, 06/2023.
[6] Voir les pages « La Bio à l’international » des précédents numéros de Biolinéaires
[7] Fiabilité qualitative et régularité des livraisons
[8] Vois aussi « Comment fixer ses prix de vente à l’export » BioLinéaires N° 106 de Mars / Avril 2023